(Publié originalement le 8 juillet 2006)
Encouragé par ma récente expérience avec un « kit d’assemblage de Kalimba », je me suis mis en quête d’un nouvel instrument. J’ai jeté mon dévolu sur un instrument particulier, je l’ai acquis, et je suis maintenant en train de m’entraîner.
Il s’agit de la « guimbarde » (Jew’s Harp). C’est l’instrument célèbre pour l’effet sonore « boïng » que l’on entend dans les dessins animés ou dans le générique de l’anime « Dokonjō Gaeru ».
Les instruments ont diverses caractéristiques, mais pour ce choix, je me suis concentré sur la production du son. Certains instruments, comme le piano, permettent à n’importe qui de produire facilement un son. D’autres, comme le violon, la trompette ou le shakuhachi, sont difficiles ne serait-ce que pour produire une note.
De plus, il y a la perspective de l’expressivité des sons tenus. La guimbarde est un instrument unique à cet égard. Pincer la languette en la tenant contre sa bouche n’est que le déclencheur ; la véritable essence de la guimbarde réside dans la manipulation des harmoniques pendant que la languette vibre.
On manipule les harmoniques qui flottent au-dessus du son « boïng » en modifiant la forme et le volume de sa cavité buccale. Il est même possible de jouer des gammes diatoniques et des gammes pentatoniques dans plusieurs tonalités, bien que de manière approximative.
Cet univers sonore est tout à fait similaire à celui du chant diphonique (Hoomii). C’est également une méthode d’interprétation où un son fondamental (« beuh~ ») est produit par les cordes vocales tandis que les harmoniques sont accentuées par la cavité buccale. Dans le cas du chant diphonique, il est difficile de produire ce « beuh~ », mais avec la guimbarde, c’est l’instrument qui s’en charge pour vous.
Concernant cette manipulation des harmoniques, je pense que les personnes douées pour siffler pourraient en saisir facilement le truc. Plus l’harmonique est aiguë, plus l’ajustement de la cavité buccale doit être subtil, et j’ai senti que cela demandait un contrôle de la langue très similaire à celui requis pour siffler dans un registre aigu.
Bien sûr, au-delà du plaisir de l’utiliser comme un instrument mélodique, on peut aussi s’amuser à en jouer comme d’un instrument rythmique, petit mais agressif.
Par exemple, si vous jouez en ouvrant la gorge et en respirant légèrement de manière rythmée, le volume et la présence du son changent radicalement, ce qui est assez saisissant. Avec un peu d’ingéniosité, on peut exprimer la diversité d’une batterie avec une guimbarde, alors n’hésitez pas à essayer.
La guimbarde que j’ai achetée a été fabriquée en Hongrie, mais cette famille d’instruments existerait sous une très grande variété de formes, de l’Extrême-Orient à l’Europe, en passant par l’Asie du Sud-Est et la Chine (le Mukkuri de Hokkaidō fait partie de la même famille).
Peut-être est-ce simplement ma propre ignorance, mais bien qu’il soit considéré comme l’un des instruments les plus primitifs de l’histoire de l’humanité, il semble y avoir peu de conscience au Japon qu’il s’agit de quelque chose à jouer en tant qu’instrument de musique. Pourquoi ne pas essayer de découvrir la guimbarde non pas comme un « simple générateur d’effets sonores », mais comme un véritable instrument de musique ?